Comité Social et Economique

Si votre entreprise a moins de 50 salariés :

Principes pour une entreprise d’au moins 50 salariés :

La mise en place d’un Comité social et Economique (CSE) est obligatoire lorsque l’effectif de l’entreprise est d’au moins 11 salariés pendant 12 mois consécutifs.

Le décompte de l’effectif est effectué suivant l’article L1111-2 du Code du travail. Les salariés en contrat à durée indéterminée y compris ceux en période d’essai, en période de préavis, à domicile, en télétravail sont pris en compte dans l’effectif. Les salariés en contrat à durée déterminée, intermittents, temporaires sont pris en compte au prorata au cours des 12 mois précédents. Les travailleurs mis à disposition sont pris en compte dans les effectifs dès lors qu’ils y travaillent depuis au moins 1 an même s’ils ont choisi d’exercer leur droit de vote dans leur entreprise d’origine (Cassation sociale 19 janvier 2011).

Les entreprises ayant des établissements distincts peuvent mettre en place des CSE d’établissement. Le nombre et le périmètre des établissements seront déterminés par un accord d’entreprise (article L2313-2 du Code du travail). Dès lors qu’au moins 2 CSE d’établissement sont constitués, la création d’un CSE central est obligatoire.

1. Attributions du CSE :

Le CSE a pour mission d’assurer une expression collective des salariés permettant la prise en compte permanente de leurs intérêts dans les décisions relatives à la gestion économique et financière de l’entreprise, à l’organisation du travail, à la formation professionnelle et aux techniques de production (article L2312-8 du Code du travail). Il a de plus la gestion des activités sociales et culturelles (ASC) soit toutes les activités instituées au profit des salariés, de leur famille ou des anciens salariés qui ne sont pas obligatoires pour l’employeur (article L2312-78 du Code du travail).

Le CSE a des attributions en santé, sécurité et conditions de travail.

Il peut exercer le droit d’alerte en cas d’atteinte aux droits des salariés, à leur santé physique et mentale, aux libertés individuelles. L’article L2312-59 du Code du travail précise que le harcèlement sexuel et moral ou toute mesure discriminatoire peut donner lieu au droit d’alerte.

2. Composition du CSE, nombre d’élus et heures de délégation :

Le CSE est composé par l’employeur assisté de collaborateurs (3 maximum qui sont salariés de l’entreprise et ont voix consultative), des délégués élus par les salariés et des représentants syndicaux désignés par les organisations syndicales représentatives.

Le nombre d’élus et d’heures de délégation sont prévus par décret mais il est possible d’augmenter leur nombre dans l’accord préélectoral d’entreprise.

Il va de 4 titulaires avec 18 heures de délégation  pour les entreprises de 50 à 74 salariés à 35 titulaires avec 34 heures de délégation pour les entreprises de plus de 10.000 salariés.

Sauf accord d’entreprise, les suppléants ne bénéficient pas d’heures de délégation.

Les représentants syndicaux bénéficient de 20 heures de délégation pour les entreprises de plus de 500 salariés.

3. Élections professionnelles, durée du mandat :

Les élections professionnelles sont obligatoires pour d’une part, avoir une connaissance du poids électoral des organisations syndicales dans l’entreprise, dans la branche et au niveau national et des organisations syndicales représentatives (celles qui ont obtenu 10% des suffrages au 1er tour des élections quorum atteint ou non) et d’autre part, élire les délégués au CSE.

Un accord préélectoral est négocié par les organisations syndicales représentatives dans l’entreprise, dans la branche ou au niveau national. Il détermine les modalités d’organisation et de déroulement des opérations électorales, la répartition des sièges et des collèges électoraux, le nombre d’établissements. Il peut aussi modifier d’autres points tels que le nombre de sièges ou le volume d’heures de délégation.

Au 1er tour, seules les organisations syndicales peuvent présenter des listes de candidats. Les listes doivent être établies par collège et séparément pour les titulaires et suppléants. Les listes doivent comporter autant de candidats que de postes à pourvoir. Les listes incomplètes sont possibles à condition de respecter la parité hommes/femmes.

Au 2ème tour, des candidats libres peuvent se présenter aux élections professionnelles.

La représentation équilibrée hommes/femmes est une obligation d’ordre public. La liste doit comporter alternativement une femme et un homme ou réciproquement et doit correspondre à la part de femmes et hommes des inscrits sur la liste électorale.

Un procès-verbal est établi à l’issue des élections. Le président du bureau de vote proclame les résultats, rédige le procès-verbal avec consignation des irrégularités constatés.

Le délai de contestation est de 15 jours devant le tribunal d’instance. Les contestations concernant la répartition hommes/femmes ne sont pas soumises à un délai.

La durée du mandat des délégués est de 4 ans sauf accord contraire prévoyant une durée inférieure.

A défaut d’accord d’entreprise contraire, le délégué au CSE ne peut exercer plus de 3 mandats successifs.

4. Commissions obligatoires :

La loi a prévu la mise en place de commissions obligatoires :

Commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT) : obligatoire pour les entreprises d’au moins 300 salariés exerce des attributions confiées par le CSE en matière de santé, sécurité et conditions de travail.

Commission des marchés : obligatoire pour les entreprises d’au moins 50 salariés qui dépassent au moins 2 des 3 seuils suivants : 50 salariés, bilan de 1.550.000€, ressources annuelles de 3.100.000€ pour les activités sociales et culturelles.

Commission de formation professionnelle : obligatoire pour les entreprises d’au moins 300 salariés chargée d’étudier les moyens propres à favoriser l’expression des salariés en matière de formation, d’information dans ce domaine et d’étudier les problèmes spécifiques concernant l’emploi et le travail des jeunes et Handicapés.

Commission de l’égalité professionnelle : obligatoire pour les entreprises d’au moins 300 salariés chargée de la préparation des délibérations sur le sujet.

Commission d’information et d’aide au logement : obligatoire pour les entreprises d’au moins 300 salariés chargée de faciliter l’accession ou la location des salariés d’un logement pour leur usage privatif.

Commission économique : obligatoire pour les entreprises d’au moins 1000 salariés chargée de l’étude des documents économiques et financiers présentés  par l’entreprise.

D’autres commissions permanentes ou ponctuelles peuvent être mises en place par accord d’entreprise.

5. Périodicité des réunions :

Pour les entreprises de moins de 50 salariés, les délégués doivent être reçus collectivement au moins 1 fois par mois par l’employeur à l’initiative de l’employeur.

Pour les entreprises d’au moins 50 salariés, le nombre de réunions ordinaires est bimestriel pour les entreprises de 50 à 300 salariés et mensuel pour les entreprises de plus de 300 salariés. Le nombre de réunions peut être modifié par accord d’entreprise. La convocation et l’ordre du jour sont signés conjointement par le président et le secrétaire du CSE. Un procès-verbal est établi par le secrétaire du CSE et cosigné avec le président.

Sauf accord contraire, le suppléant ne participe aux réunions qu’en l’absence du titulaire.

6. Consultations et informations :

Les membres du CSE sont informés sur le rapport relatif à la réserve de participation, les dérogations individuelles à la durée minimale de 24 heures hebdomadaires, les informations financières, le rapport d’activité du médecin du travail et trimestriellement, l’évolution des effectifs.

Les membres du CSE sont consultés sur les orientations stratégiques de l’entreprise, la situation économique et financière de l’entreprise et la politique sociale, conditions de travail et emploi, et ponctuellement restructuration et compression d’effectif, préalablement à un licenciement collectif pour motif économique, plan de gestion prévisionnelle des emplois, offre publique d’acquisition et plan de sauvegarde de l’emploi, redressement et liquidation judiciaire.

7. Moyens et communication avec les salariés :

Dans les entreprises d’au moins 11 salariés, les membres du CSE peuvent afficher les informations sur un panneau d’affichage.

Les membres du CSE peuvent circuler librement dans l’entreprise durant leurs heures de délégation ou en dehors des horaires de travail.

Pour les entreprises de plus de 50 salariés, le CSE bénéficie de la personnalité civile et peut à ce titre disposer d’un patrimoine, ouvrir un compte bancaire,  peut recruter du personnel, engager des frais de fonctionnement et ester en justice.

L’entreprise doit mettre à disposition du CSE un local aménagé et le matériel nécessaire à l’exercice de ses fonctions.

Le CSE peut organiser dans son local des réunions d’information, inviter des personnalités syndicales extérieures de l’entreprise dans le local ou à l’extérieur après accord du chef d’entreprise.

Le CSE peut demander la désignation d’en expert.

8. Conseil d’Entreprise :

Par accord d’entreprise, il peut être mis en place un Conseil d’Entreprise. La négociation des accords d’entreprise est ajoutée aux compétences du CSE.

Le DS perde leur mission de négociation des accords d’entreprise au profit de Conseil d’entreprise.

La validité de l’accord de mise en place du Conseil d’entreprise est à durée indéterminée et non simplement sur une mandature.

A défaut d’accord, les heures de délégation sont de 12 heures par mois dans les entreprises de moins de 150 salariés, de 18 heures par mois dans les entreprises de 150 à 499 salariés et de 24 heures par mois dans les entreprises d’au moins 500 salariés.

La CFE-CGC n’est pas favorable à la mise en place d’un Conseil d’entreprise.

Partagez !